Dis-moi Emie, Diego Parlange, c’est qui ?
Diego Parlange est un jeune photographe passionné. Ses photographies de rue et sa façon de capturer le quotidien nous a beaucoup plu, on a voulu en savoir plus sur son travail. On vous laisse découvrir !
E : Tout d’abord peux-tu te présenter pour ceux qui ne te connaissent pas ?
D : Je m’appelle Diego, j’ai commencé la photo il y a environ 5 ans et depuis cet hiver j’ai décidé d’y consacrer tout mon temps. Actuellement, je prends part à une formation à Paris pour devenir photographe professionnel.
E : Comment t’es venu cet attrait pour la photographie ?
D : Ma mère nous a toujours photographié en permanence et il y’a toujours eu beaucoup de photos chez moi, mais surtout des proches. À l’inverse, j’aime surtout photographier des inconnus, faire travailler notre imagination et suggérer des histoires, des fragments de vies. Je me suis réellement intéressé à ce medium lorsque je travaillais à New-York, j’y ai découvert la photographie de rue.
J’ai appris toute la technique sur le tas, en lisant des articles, des livres et des magazines spécialisés. J’aime beaucoup l’histoire de la photographie. Les photographes ont souvent des vies passionnantes.
Voir cette publication sur Instagram
E : Tu travailles plutôt à l’argentique ou au numérique ? Pourquoi ?
D : Disons que je jongle entre les deux… comme un couple de collégiens, on s’aime, on se sépare, on s’aime…
J’aime énormément l’argentique de par le rendu des films, le procédé (l’image telle qu’on l’imagine jusqu’au rendu sur papier) et le fait d’être limité en nombre de clichés bien sûr. On réfléchit plus au cadrage, à la profondeur de champ etc…
Le seul bémol, même si l’on développe soi-même c’est que le scan coûte très, très cher en temps et en argent. Du coup, je migre de plus en plus vers le digital. Mais développer ses photos soi-même c’est super ludique et instructif. Plus besoin d’avoir de chambre noire avec une lumière infrarouge comme dans les films. Nous avons besoin d’opacité uniquement lorsque l’on sort le film de la cannette. Grâce à des petites cuves opaques on peut travailler facilement à la lumière. Bien respecter les temps des chimies et la température 🙂
Pour le scan, il faut un appareil numérique avec un objectif macro et une source de lumière blanche en dessous. C’est pas simple mais c’est faisable !
Voir cette publication sur Instagram
E : Tu t’es spécialisé dans la photographie de rue, de voyage. Qu’est ce qui t’intéresse dans ce procédé ?
D : J’en aime la spontanéité, le “vrai”. À l’inverse de la photo de mode (que je trouve magnifique), qui joue sur l’artificiel, tant sur les lumières que sur l’attitude et l’apparence des modèles. Je finirai peut-être photographe studio qui sait, mais ce n’est pas ce qui m’intéresse pour le moment !
J’aime aussi beaucoup la photo plus abstraite, jouer avec la forme de l’architecture, avec les objets présents sur place. J’estime que l’on ne doit pas interagir avec son environnement et qu’en tant que photographes nous sommes uniquement témoins de quelque chose. Je déteste recadrer mes clichés par exemple ou en modifier le contenu.
Voir cette publication sur Instagram
E : As-tu des photographes dont tu admires le travail, qui t’inspirent ?
D : Beaucoup oui ! Des légendes comme Robert Frank, Dorothea Lange, Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Annie Leibovitz, Diane Arbus ou encore Stephen Shore. Des photographes plus récents aussi avec un style plutôt documentaire : Marvin Bonheur, Laurent Le Crabe, Lou Escobar (mode) ou encore Boogie pour ne citer qu’eux. J’essaie de m’instruire le plus possible, et pas forcément checker leurs pages Instagram en permanence.
E : Une photo que tu as prise et dont tu es particulière fière, qui te procures une émotion ?
D : Hmmm, c’est très compliqué ça. Je dirais cette photo que j’ai prise à Rome. Je ne la considère pas comme la plus “esthétique” mais ayant vu la scène de mes propres yeux, je trouve qu’elle résume bien la situation actuelle en Italie. On devine l’incompréhension sur le visage de la mère (à droite). Aucune autre personne ne s’est faite contrôlée autour de la fontaine de Trevi lorsque j’y étais…
Voir cette publication sur Instagram
Après, Lovers’ Lane de Thomas Hoepker est ma photo préférée :
Voir cette publication sur Instagram
E : Il y a un message que tu souhaites faire passer à travers ton travail, que souhaites-tu partager à travers tes photos ?
D : Et bien je me suis rendu compte que nous ne faisions plus attention à certains détails de notre quotidien, c’est ce que j’aime capturer. L’humain avec ses qualités et ses défauts. Nous nous sommes robotisés dans toutes nos actions. Un point positif de cette crise je pense est que beaucoup de monde s’est “réveillé” et est habité par l’envie de changer certaines choses autour d’eux.
Je m’intéresse de plus en plus à la photographie sociale comme l’ont fait les photographes humanistes comme Robert Doisneau, André Kertész ou Henri Cartier-Bresson. C’est-à-dire une photographie de témoignage.
Voir cette publication sur Instagram
E : Quels sont tes projets à venir ?
D : Je suis actuellement en train de développer des projets documentaires sur les minorités mais avec un certain nouvel angle de vue, nous verrons où cela me mène.
Des projets plus simples aussi sur la période actuelle ainsi que sur mon quartier (ses habitants, ses commerces…) et un projet sur des lieux souterrains connus de tous.
Merci à Diego Parlange d’avoir répondu à nos questions ! 🙂
Retrouvez Diego Parlange sur Instagram @_notmaradona_ et sur son site !